Je suis en colère. Pourtant, je pleure devant mon écran en même temps que je me lascère la main: il faut croire que je suis également malheureuse. Tout avait si bien commencé hier matin, cependant: la journée était grise mais j'étais de bonne humeur. J'avais passé une fort agréable soirée et j'avais presque réussi à faire une grasse matinée. En me levant, je jetais machinalement un œil dans la rue, là où se tenait fièrement mon fidèle compagnon estival: le vélo mauve. Il était là et je fus soulagée qu'il ait survécu à sa nuit dehors. Toute bonne journée commençant par un solide petit déjeuner, je suivis l'odeur du café jusqu'à la cuisine. Un gros dix minutes plus tard, je revenais dans la pièce où j'avais dormi afin de ramasser mes affaires.
-"Euh... Ton vélo..."
Le ton de voix de mon ami génèra des palpitations inquiètes à l'endroit où devrait se trouver mon cœur. Je me tournais vers la fenêtre: mon compagnon des pistes cyclables avait disparu. Mon estomac se mua en pierre. Une grosse boule dans l'estomac, je sortis dehors, espérant peut-être qu'il sortirait de derrière les autres vélos en ricanant:
-"AHAHAHAH! Je t'ai bien eue!"
Pas du tout. Rien. Son emplacement était plus vide qu'une plage en plein hiver. Pas un son autre que celui des voitures. Certes, vous me direz, il n'était pas très bavard: pas étonnant qu'il ne crie pas dans la rue. Pourtant, je regardais, hébétée, l'avenue presque déserte, où personne ne semblait se promener avec un vélo sans selle.
-"Sans selle?"
Oui: je l'avais enlevée et je me trouvais donc avec un siège de luxe, certes, mais inutile. Mon ami me rejoignit sur le trottoir. Il était navré. Ce n'était pas sa faute mais je le quittais encore en état de choc. Sans un sourire. Je venais de perdre mon vélo. En automate, je marchai jusque chez Elo, qui habitait un peu plus loin sur la rue. En larmes, je lui tombais dans les bras et je lui racontais qu'un gros naze venait de voler mon moyen de locomotion. Tant bien que mal, mon amie me consola et tenta de me réconforter. Alors qu'elle partait quérir un verre d'eau, je jouais sur son ordinateur. Machinalement, je consulta mes mails: mon Yankee préféré m'avait écrit quatre mails dont un particulièrement intense pour mon humeur chancelante. Mon cœur se brisa. Je voulais mourir, à cet instant, tant j'avais l'impression de revivre une douleur trop récente, trop cruelle, qui me déchirait l'estomac: deuxième choc de la journée, plus violent encore que le premier.
J'ai traversé le reste de ma journée en fantôme, en spectatrice invisible d'une vie qui me donnait la nausée. Il y a des matins, comme hier, où la première erreur est de se lever.
Aujourd'hui, le soleil brille. Je me suis expliquée avec mon Yankee préféré. Mon vélo est toujours volé et j'ai encore une petite boule dans la gorge. Mais je vais bien. Encore une fois, les leçons de mon papa n'auront pas été vaines: ce n'est qu'en tombant qu'on apprend à se relever. Je ne suis plus à quelques égratignures près... Je vais bien et je vais tourner la page. Il y a certainement des leçons à tirer de cette douloureuse journée du 10 Mai 2009. Sûrement...
-"Euh... Ton vélo..."
Le ton de voix de mon ami génèra des palpitations inquiètes à l'endroit où devrait se trouver mon cœur. Je me tournais vers la fenêtre: mon compagnon des pistes cyclables avait disparu. Mon estomac se mua en pierre. Une grosse boule dans l'estomac, je sortis dehors, espérant peut-être qu'il sortirait de derrière les autres vélos en ricanant:
-"AHAHAHAH! Je t'ai bien eue!"
Pas du tout. Rien. Son emplacement était plus vide qu'une plage en plein hiver. Pas un son autre que celui des voitures. Certes, vous me direz, il n'était pas très bavard: pas étonnant qu'il ne crie pas dans la rue. Pourtant, je regardais, hébétée, l'avenue presque déserte, où personne ne semblait se promener avec un vélo sans selle.
-"Sans selle?"
Oui: je l'avais enlevée et je me trouvais donc avec un siège de luxe, certes, mais inutile. Mon ami me rejoignit sur le trottoir. Il était navré. Ce n'était pas sa faute mais je le quittais encore en état de choc. Sans un sourire. Je venais de perdre mon vélo. En automate, je marchai jusque chez Elo, qui habitait un peu plus loin sur la rue. En larmes, je lui tombais dans les bras et je lui racontais qu'un gros naze venait de voler mon moyen de locomotion. Tant bien que mal, mon amie me consola et tenta de me réconforter. Alors qu'elle partait quérir un verre d'eau, je jouais sur son ordinateur. Machinalement, je consulta mes mails: mon Yankee préféré m'avait écrit quatre mails dont un particulièrement intense pour mon humeur chancelante. Mon cœur se brisa. Je voulais mourir, à cet instant, tant j'avais l'impression de revivre une douleur trop récente, trop cruelle, qui me déchirait l'estomac: deuxième choc de la journée, plus violent encore que le premier.
J'ai traversé le reste de ma journée en fantôme, en spectatrice invisible d'une vie qui me donnait la nausée. Il y a des matins, comme hier, où la première erreur est de se lever.
Aujourd'hui, le soleil brille. Je me suis expliquée avec mon Yankee préféré. Mon vélo est toujours volé et j'ai encore une petite boule dans la gorge. Mais je vais bien. Encore une fois, les leçons de mon papa n'auront pas été vaines: ce n'est qu'en tombant qu'on apprend à se relever. Je ne suis plus à quelques égratignures près... Je vais bien et je vais tourner la page. Il y a certainement des leçons à tirer de cette douloureuse journée du 10 Mai 2009. Sûrement...
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