Ce n'est pas nouveau: j'aime déménager. En fait, j'aime changer de lieu de façon un peu paradoxale car j'aime aussi être installée et me sentir chez moi. Bref, je suis un être complexe. Au Canada, cela nous a permis, Jules et moi, de trouver THE appartement: grand, beau et bien placé, l'amélioration par rapport à notre ancien logement ne faisait aucun doute. À Paris, ce n'est pas tout à fait la même chose. D'abord, il y a les importants dossiers qui sont un frein pour bien des appartements: aller chercher les rapports d'impôts de sa famille sur trois générations pour justifier qu'on peut payer son loyer a de quoi refroidir même le plus motivé des déménageophiles! Ensuite, il y a aussi le montant des loyers: changer, oui, y passer toute sa paye, non. Du coup, le changement de logement pour le meilleur n'est pas toujours évident.
Jules et moi avons pourtant tenté l'aventure. Non pas que nous soyons fondamentalement mal dans l'appartement où nous sommes actuellement - le côté septième étage et duplex rend la chose parfaitement agréable. Mais bon, toujours impulsive et croyant voir la bonne affaire partout, je me suis laissée attirer par l'annonce d'une jeune-fille sur le site de mon ancienne école. Nous visitons: le quartier est sympa, l'appartement est plus grand et meublé et la jeune demoiselle est arrangeante. Sans doute trop d'ailleurs mais je n'y accorde pas d'importance. Le choix n'est cependant pas facile: contrairement à Montréal, les avantages et les inconvénients se retrouvent de façon différente dans les deux appartements et trancher n'est pas facile. Si nous avons plus de cachet dans le nouveau - appartement typiquement parisien - nous avons aussi une micro salle de bains. En outre, elle nous demande de payer la moitié du loyer de février. C'est un peu intense pour nous... Malgré tout, nous décidons de continuer car nous gagnons en espace et en indépendance: la vie en résidence étudiante a ses limites à nos âges. Hier soir, nous avons récupéré les clés et nous entamons les démarches de déménagement: à compter du 24 février, j'espère bien être dedans.
Aujourd'hui, ma maman, en transit avant son vol vers Montréal, arrivait à Paris. Je l'ai amenée voir l'appartement. Nous nous rendons alors compte que le frigo coule car il n'a pas été dégivré et qu'il n'y a plus d'électricité. Nous passons une bonne heure à nettoyer le lieu. Nous constatons aussi que la jeune fille n'a pas commencé l'ombre d'un carton et que le couvercle de la boîte aux lettres a tout bonnement été enlevé. Insidieusement, le doute s'installe: et si c'était finalement un plan louche? J'essaie de réprimer ces pensées. Après tout, nous avons les clés. Mais pour une fois, ce changement ne s'est pas fait de façon évidente - même si très (trop?) facilement - et joyeuse. Le doute est encore là et j'ai hâte qu'il s'en aille...
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